Les instruments du jazz

Histoire des instruments du jazz

Les instruments du Jazz sont le saxophone, la clarinette, la trompette, le trombone, le piano, la guitare, le banjo, la contrebasse, le sousaphone, la batterie, le washboard.

Le premier enregistrement de jazz voit le jour en mars 1917 avec l’Original Dixieland Jass Band.

L’Essence de la Section Rythmique dans le Jazz New Orleans

Dans le panorama musical qui caractérise la riche histoire du jazz de la Nouvelle-Orléans, un élément fondamental pour comprendre son essence et sa vitalité est sans aucun doute la section rythmique. C’est en effet cette dernière qui, au fil du temps, a pris en charge la délicate mission de créer, modeler et soutenir le tempo et le groove, ces caractéristiques si essentielles à la musique de jazz.

Le Banjo : Un Acteur Rythmique Clé

Le rythme, au cœur du jazz New Orleans, est principalement porté par des instruments qui ont été créés ou adaptés au fil du temps pour répondre aux exigences de cette musique dynamique. Le banjo, en particulier, ést un élément clé de cette section rythmique. Originaire d’Afrique, l’instrument a trouvé une place importante au sein du jazz New Orleans grâce à son timbre unique et à sa capacité à produire des rythmes entraînants. Ses cordes métalliques, combinées à la caisse de résonance, crée un son distinct qui donne au jazz de la Nouvelle-Orléans son ton unique.

Le Sousaphone : Le Coeur Battant du Jazz

Parallèlement, un autre instrument essentiel est le sousaphone. Il s’agit d’un type spécial de tuba, inventé par John Philip Sousa, qui a été adopté dans le jazz New Orleans pour sa capacité à produire un son profond et enveloppant, apportant une solidité rythmique à l’ensemble. Son importance est telle qu’il est souvent considéré comme le « cœur battant » de la section rythmique, donnant le ton et le tempo aux autres instruments.

Un tuba et deux pommes - Les Hauts de Pardaillan

Le tuba basse ou sousaphone, grâce auquel les musiciens solistes (clarinette, saxophone, trompette, cornet), sont solidement soutenus par la « pompe« , terme qui décrit le soutient rythmique de la basse.

La Batterie : Une Palette Sonore Diversifiée

Enfin, la batterie a une place de choix dans le jazz de la Nouvelle-Orléans. Parmi les différents instruments à percussion qui la composent, on retrouve les toms de différentes tailles, qui ajoutent une variété de sons et de rythmes à la musique. La grosse caisse, avec son son puissant et résonnant, est souvent utilisée pour marquer le tempo et donner de la profondeur à la musique. La caisse claire, quant à elle, avec ses battements vifs et clairs, ajoute un contraste nécessaire et sert à accentuer certains moments de la performance. Enfin, les cymbales, héritées de la tradition musicale classique européenne, offrent un complément sonore éclatant, apportant une dimension supplémentaire à la palette sonore du jazz New Orleans.

Conclusion : L’Union Harmonieuse de la Section Rythmique

Il convient de souligner que cette combinaison particulière d’instruments n’est pas le fruit du hasard, mais bien le résultat d’une longue évolution et d’une recherche constante de la part des musiciens pour créer une musique qui reflète la vie et l’âme de leur musique. Chaque instrument, par son timbre et son rôle rythmique, contribue à créer ce son unique et inimitable qui a fait la renommée du jazz de la Nouvelle-Orléans. Ainsi, la section rythmique, bien plus qu’un simple accompagnement, est véritablement le moteur de ce style musical, insufflant vie et énergie à chaque note et faisant vibrer l’auditoire.


Le Trombone dans le Jazz de la Nouvelle-Orléans : Un Lien Musical Vital

Dans le paysage mélodieux et complexe du jazz de la Nouvelle-Orléans, il existe un instrument qui occupe une position unique et essentielle : le trombone à coulisse. Non seulement il est un acteur central du trio de solistes constitué par la trompette et la clarinette, mais il joue également un rôle crucial en renforçant les indications musicales émises par le tuba, formant ainsi un pont entre la section rythmique et les instruments solistes.

Le Trombone : Un Double Rôle

Le trombone a un double rôle au sein du groupe. D’une part, il se place dans le discours harmonique et mélodique aux côtés de la trompette et de la clarinette. C’est dans ce contexte qu’il met en valeur sa polyvalence, en étant capable de produire des mélodies douces ou des contrepoints énergiques selon les besoins de la musique. D’autre part, dans un registre plus bas, le trombone renforce les indications rythmiques données par le tuba, qui sert de fondation au groupe. Ainsi, le trombone sert de véritable pont entre le rythme et la mélodie, consolidant les deux aspects et contribuant à l’harmonie globale de la musique.

Liaison entre Mélodie et Rythme

Le trombone, avec sa portée étendue et sa capacité à varier les tons et les timbres, est parfaitement adapté pour combler l’écart entre la mélodie et le rythme. C’est un instrument qui peut aller des graves profonds aux aigus perçants, ce qui le rend capable de se joindre à la trompette et à la clarinette dans les passages mélodiques, puis de descendre pour renforcer le tuba dans la partie rythmique. C’est ce caractère unique qui fait du trombone un élément de liaison indispensable dans le jazz de la Nouvelle-Orléans.

Le Trombone dans le Discours à Trois

Dans le cadre du trio de solistes – trompette, clarinette et trombone – ce dernier apporte une dimension supplémentaire au discours musical. Sa sonorité riche et chaude ajoute de la profondeur et de la texture au mélange sonore, tandis que sa capacité à produire des glissandos – des passages fluides d’une note à une autre – offre une flexibilité mélodique que peu d’autres instruments peuvent égaler. Cette fluidité mélodique permet au trombone d’apporter un équilibre dans le discours à trois, en soutenant les mélodies de la trompette et de la clarinette et en ajoutant sa propre voix unique à la conversation musicale.

Le Trombone et le Tuba : Une Alliance Rythmique

En même temps, le trombone joue un rôle essentiel en renforçant le rythme. En écho au tuba, le trombone donne du poids aux motifs rythmiques, aidant à ancrer la musique et à maintenir le tempo. Avec sa sonorité puissante et son registre inférieur, le trombone peut emboîter le pas au tuba, soulignant les accents rythmiques et contribuant à la force motrice qui est si caractéristique du jazz de la Nouvelle-Orléans.

Conclusion : Le Trombone, Un Instrument de Liaison Unique

En somme, le rôle du trombone dans le jazz de la Nouvelle-Orléans est complexe et polyvalent. Que ce soit dans le discours à trois avec la trompette et la clarinette, ou en soutien au tuba dans la section rythmique, le trombone offre une liaison harmonique et rythmique unique. C’est grâce à ces capacités que le trombone joue un rôle indispensable, façonnant la texture musicale du jazz de la Nouvelle-Orléans et donnant à cette musique son dynamisme et sa profondeur uniques.


Le Style New Orleans : Une Symphonie de Mélodies et de Paraphrases

Le jazz de la Nouvelle-Orléans est une musique qui se distingue par sa structure et son organisation musicales uniques. Au cœur de ce style se trouvent deux principes fondamentaux : « La mélodie est Roi » et « La paraphrase est Reine ». Ce schéma, bien que simple en apparence, représente l’essence même du jazz de la Nouvelle-Orléans, un style riche en improvisation et en interaction entre les musiciens.

Melody is King

La mélodie forme le noyau, le pivot autour duquel s’articule chaque pièce musicale, donnant à chaque composition sa singularité et son essence. Cependant, cette mélodie ne demeure pas immuable. Elle est un flux vivant, un courant en perpétuel mouvement, en constante réinterprétation.

Chaque instrument, dans le jeu complexe du jazz, a la possibilité d’apporter sa pierre à l’édifice de la mélodie. Chaque note, chaque accord, chaque inflexion contribue à peindre un tableau sonore en perpétuelle évolution. Les musiciens, dans leur quête de perfection, ne cessent de tordre, de modeler, de réinventer la mélodie, en respectant toujours son essence, son âme. C’est ainsi que, malgré les transformations, la mélodie demeure toujours reconnaissable, un fil d’Ariane qui guide l’auditeur à travers la complexité de l’interprétation.

L’interprétation, si elle peut être radicalement différente d’une exécution à l’autre, reste cependant toujours fidèle à la mélodie initiale. Il ne s’agit jamais d’une rupture radicale, mais plutôt d’un dialogue, d’un jeu avec la mélodie, qui apporte une dimension supplémentaire à la composition. Cette liberté d’interprétation est l’une des clés de l’énergie et de la vitalité du jazz de la Nouvelle-Orléans, où chaque performance est une redécouverte.

C’est dans ce contexte que nous introduisons la notion de « paraphrase », une technique utilisée par les musiciens pour enrichir et réinventer la mélodie, un concept qui sera exploré plus en détail dans le prochain paragraphe.

Paraphrase is Queen

Cependant, la mélodie n’est pas seule dans cette danse musicale. La paraphrase joue un rôle tout aussi important dans le jazz de la Nouvelle-Orléans. Les paraphrases sont créées en tenant compte des autres musiciens qui jouent simultanément leurs propres phrases musicales. En particulier, la clarinette et le trombone ajoutent leur propre voix à la mélodie de la trompette. Ces voix supplémentaires enrichissent la mélodie, la transformant en une conversation musicale où chaque instrument ajoute sa propre perspective.

Conclusion : L’Interplay de la Mélodie et de la Paraphrase

Au final, le style du jazz de la Nouvelle-Orléans peut être vu comme un interplay, une interaction entre la mélodie et la paraphrase. La trompette joue la mélodie, mais cette mélodie est constamment embellie et enrichie par les paraphrases de la trompette elle-même, ainsi que par les contre-chants du trombone et les broderies musicales de la clarinette. Cette interaction constante entre les musiciens crée une musique qui est à la fois complexe et captivante, reflétant le dynamisme et la vitalité du jazz de la Nouvelle-Orléans.

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